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4 mars 2014 2 04 /03 /mars /2014 22:49

 

Le Musée de la médecine maya

et le Centre de développement de la médecine maya

 

 

 Du Guatemala au Mexique, à travers les montagnes, nous avions décidé de nous arrêter à San Cristobal de las Casas, au Chiapas, par curiosité d'abord, pour voir la ville du célèbre "sous-commandant Marcos", pour humer les restes de l'Armée zapatiste de libération, et aussi pour découvrir le Musée de la médecine maya qui était répertorié dans notre guide du Routard.  

 

Avant de passer la frontière, nous avons été arrêtés à un poste de douaniers particuliers, où nous avons déclaré les fruits et légumes que nous emportions dans le véhicule. C'est la "quarantaine" totale pour le café en grains, la goyave, l'orange locale et la poire ; la quarantaine partiale pour une soixantaine d'autres fruits, parmi lesquels je reconnais la mandarine, la pomme, le pomelos, le citron, l'abricot, la cerise, la nectarine, la grenade, le raisin, des tas de fruits que je ne connais pas. Cette précaution est imposée par un fléau, la mouche de Méditerranée, qui contamine les plantations d'Amérique centrale. Ce sont les voyageurs qui propagent cette mouche et les deux pays essaient de protéger le plus possible leurs produits respectifs.

 

San Cristobal, longue ville blanche, s'étend dans une cuvette à 2400 m d'altitude; un découpage rectiligne rend le parcours facile à pied, le long des anciennes villas coloniales et demeures aristocratiques des Espagnols, patios lumineux, arborés et fleuris. Les touristes se pressent, nombreux et de toutes nationalités, serrés de près par les vendeurs de rue et chalands de tout poil. Nous sommes harcelés, le mot est gentil, du matin à la nuit par les enfants, femmes et hommes, vieillards qui proposent de l'artisanat à des prix qui sont de véritables provocations. Toujours refuser, s'éloigner, ne pas regarder, ne pas toucher,ou sinon diviser par deux au moins les prix, par trois pourquoi pas, jusqu'à épuisement. Au bout de deux jours, nous avons craqué et nous sommes partis. 

 

 

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Le Centre de développement de la médecine maya

 

 

Nous avons auparavant visité le Musée, au bout de la ville et du marché. Ce petit centre abrite un jardin botanique, c'est-à-dire un conservatoire  des plantes utilisées couramment par les herboristes, sages-femmes et guérisseurs mayas.

 

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Depuis vingt-cinq ans, l'Organisation de médecins indigènes de l'Etat du Chiapas (OMIECH) travaille à la récupération, à la défense, au développement systématique de la médecine indigène traditionnelle dans le Chiapas. Ses représentants sont au nombre de cinq :


le "chamane" (pulsador) "peut s'ouvrir un passage vers le monde invisible, l'affronter pour secourir l'âme du malade, perdue et prisonnière. Il réalise son diagnostic au moyen du pouls. Tout se sait par le sang".

El rezador de los cerros (prêtre des montagnes) : il invoque l'esprit de la terre aux quatre points cardinaux, pour qu'il donne aux hommes la nourriture, et qu'il écarte les problèmes et les maladies.


La sage-femme (partera) : elle assiste la femme à l'accouchement, connaît les remèdes de plantes contre les problèmes post-partem, les hémorragies, pour l'allaitement; elle surveille également le rétablissement de l'accouchée.

 

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Figuration d'un accouchement traditionnel

 

Le rebouteux (huesero) s'occupe des problèmes des os, remet les fractures et soigne les maux du squelette. Il chasse la maladie du corps et soigne avec les herbes, les prières.

 

L'herboriste (hierbero) récolte dans les montagnes les plantes médicinales. Selon les maladies, il utilise différentes sortes de plantes : froides ou chaudes, faibles ou fortes, pour les enfants ou les femmes, à court terme ou long terme... Il sait quand utiliser toute la plante ou une partie de celle-ci. Il connaît les plantes toxiques. L'herboriste a en mémoire tous les secrets des plantes.

 

Le Musée valorise aussi la protection des espèces animales, et l'utilisation des minéraux (ambre, jade, soufre, cendre, pétrole brut, eau, obsidienne, etc.) comme protection et renforcement de la personne.

 

Ainsi les plantes de la sage-femme seront par exemple l'hibiscus (Hibiscus uncinellus, DC), qui arrête les saignements après l'accouchement, le liquidambar (Liquidambar styraciflua, L.), pour nettoyer, le plantain (Plantago australis ssp. hirtella (HBK) Rahn), pour favoriser la montée de lait.

 

Le Musée possède une boutique de produits tirés du jardin ou des montagnes environnantes (sirops, gélules, tisanes, baumes, élixirs), et reçoit les malades tous les jours en consultations traditionnelles. Il divulgue la médecine maya à la fois pour les touristes et étrangers mais aussi en direction des indigènes pour lutter contre l'expansion de la médecine occidentale et transmettre les savoirs ancestraux des peuples mayas.

 

Publications :


Plantas medicinales mayas, n°2, décembre 2012;

 

http://blogdelassociationma.blogspot.fr/

 

Herbolaria mexicana, guias practicas, n°5.

 

Claude Amour

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commentaires

D
J'adore les commentaires que vous faites sur la médecine. Merci.
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M
Je vous félicite pour ce bon article :)
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C
Bonjour, merci pour vos compliments et conseils. J'ai toujours été curieuse des médecines étrangères et ancestrales, qui utilisent des plantes depuis la nuit des temps. Bien sûr, nous pratiquons en Occident différemment, il faut prendre le meilleur de chaque civilisation.
L
Les accouchements naturels sont parfois très dangereux ! Attention il faut revoir un médecin gynécologue.
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B
Une idée originale, bonne continuation :)
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D
Très bon article !
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  • : Prendre soin de soi par les plantes, herboriser, déguster les plantes sauvages comestibles. Simplement est une association qui vise à faire connaître les simples. Autrement dit, les plantes médicinales.
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