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21 décembre 2018 5 21 /12 /décembre /2018 15:24
Bonjour à tous,
 
Certains d’entre vous sont déjà au courant pour l’avoir vécu mais peut-être pas tous.
 
Parmi les “dernières paranoïas” des fraudes nous avons aujourd’hui la teneur en alcaloïdes pyrrolozydiniques (AP) dans les plantes.
 
Certains d’entre nous en ont déjà fait les frais et ont dû retirer la consoude et la bourrache suite à des analyses montrant des taux de AP trop élevés selon les “normes”.
 
Les AP seraient hépatotoxiques, mais combien de cas sont recensés? qui le sait? quelles études? Une récente étude précise que le danger est négligeable en cutané et par ailleurs, on retrouve entre autres ces AP dans les thés, les rooibos et le miel...
 
Alors aujourd’hui, pourquoi la consoude et la bourrache sont -elles mises au ban? et puis demain ???
 
Pourquoi est-ce que l’on s’obstine encore à chercher des noises à des producteurs, déjà en bio bien sûr, qui prennent soin de leurs plantes et de la terre, et qui n’ont jamais mis en danger personne?
 
Nous regardons passer les scandales sanitaires les uns après les autres alors que nous avons toujours la même épée de Damoclès sur les mises aux normes des étiquettes.
 
Nous ne pouvons vraiment plus nous taire et toujours retirer sagement de nos étals des plantes aromatiques et médicinales qui n’ont jamais menacé la santé de nos clients. 
 
Combien ont déjà dû retirer le bleuet, le plantain, le calendula, maintenant la consoude et la bourrache, et demain ?
 
Et lorsque les plantes sont autorisées, ce que l’on nous reproche, ce n’est même pas la qualité de nos produits, ce sont nos étiquettes!
 
Nous en avons vraiment marre de passer du temps syndical et du temps de producteur pour nous justifier, puis retirer des produits qui font du bien aux gens et qui ont fait leurs preuves depuis des siècles.
 
Nous ne pouvons pas accepter constamment ce deux poids-deux mesures entre les tolérances aux pesticides et autres produits dangereux de l’industrie chimique et dans le même temps l’interdiction de nos plantes jusque-là bienfaisantes et reconnues comme telles.
 
Nous ne voulons plus nous taire, nous ne nous tairons plus, un jour le bon sens reprendra ses droits!
 
Nous envisageons d’ailleurs avec Thierry de faire un communiqué de presse à ce sujet; c’est important, il faut encore et encore s’insurger sinon chacun face à son contrôleur ne peut pas s’en sortir.
 
Mais avant nous avons besoin de savoir:  depuis 35 ans d’existence du Syndicat et de vente de ces plantes, l’un d’entre vous aurait-il (elle) connaissance de problèmes hépatotoxiques liés à la bourrache et à la consoude chez vos clients ?
 
Merci de répondre juste par oui ou non sur ce lien : https://framadate.org/dgDjv26Zsix5jKX1.
Vous pouvez également laisser un commentaire/retour d'expériences avec votre nom sous les votes du sondage.
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Nous devons nous appuyer sur vos retours d’expérience, c’est notre base.
 
 
A bientôt, Simplement vôtre.
 
J.-François Roussot
Co-secrétaire général
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22 avril 2017 6 22 /04 /avril /2017 21:31

Notes personnelles sur le 5e Congrès

des herboristes

 les 8 et 9 avril 2017, à Angers,

organisé par la Fédération française des écoles d’herboristerie

 

Thème 2017 : L’herboristerie 2.0.

Construire l’herboristerie de demain

 

Le programme imprimé était magnifique, l’organisation impeccable, l’accueil chaleureux ; rien n’a manqué au 5e Congrès des herboristes : le menu végétarien était équilibré, et à la pause déjeuner : visites en groupes du Jardin botanique qui jouxte le centre de congrès.

Sans  oublier la projection du film de Marion Gervais : « Anaïs s’en va-t’en guerre », de 46 mn, au sujet de l’installation d’Anaïs Kerhoas, jeune productrice de plantes aromatiques et médicinales. Et encore la tisane spéciale de Yannick Bohbot, à volonté à chaque pause, originale et intense (mauve, fenouil et cosses de cacao).

La FFEH a été créée en 2014 par cinq écoles d’herboristerie : l’ARH (Association pour le renouveau de l’herboristerie), EBH (Ecole bretonne d’herboristerie), ELPM (Ecole lyonnaise des plantes médicinales), EPP (Ecole des plantes de Paris), et INDERPLAM (Institut méditerranéen de documentation, d’enseignement et de recherches sur les plantes médicinales). Elle a pour objet de faire reconnaître le métier d’herboriste en France, de définir la profession, et de garantir un enseignement de qualité commun en vue de l’homologation du diplôme d’herboriste.

Samedi 8 avril

Les conférences du samedi étaient consacrées à : « L’existant »

Première conférence : L’usage des plantes dans les civilisations anciennes, par Claire Laurant, ethnobotaniste.

Qu’est-ce qu’une civilisation ancienne ? La définition est variable selon les continents, mais on note une continuité  à travers les siècles. La tisane est la voie galénique royale, mais il y a aussi les poudres, les sirops, vins médicinaux et boissons fermentées.

Hippocrate disait : « Les plantes locales soignent les maladies locales ». C’est pourquoi ceux qui connaissent les plantes sont des passeurs et des protecteurs.

Deuxième conférence : De l’Antiquité au 18e siècle, par Lionel Hignard, auteur, écrivain.

La connaissance des plantes médicinales est venue de l’observation des animaux, qui trouvent d’eux-mêmes les plantes qui les soignent. Dès le début, la médecine des plantes est tributaire de l’astronomie et de l’astrologie. Dans le monde romain, tout le monde s’intéresse aux plantes, de l’empereur aux philosophes.

Mithridate s’immunise en mangeant du poison à petites doses : c’est la mithridatisation.

Dioscoride rédige le Materia medica, premier manuel d’utilisation des plantes. Virgile chante les plantes dans les Géorgiques, Marcellus Empiricus est le premier médecin gaulois, dont on sait encore peu de choses.

Troisième intervenante : Ida Bost, ethnobotaniste, chercheuse (thèse) : Du 18e  siècle à nos jours.

L’histoire de l’herboristerie connut un tournant majeur avec la création d’un certificat en 1803. Qui sont les herboristes au 18e siècle : des ambulants, des boutiquiers, majoritairement des femmes. Un groupe d’herboristes en 1752 va à la rencontre des médecins pour contrer les apothicaires. Ainsi en 1778, Edmé Gillot passe un examen d’herboriste et le réussit.

En 1791, la Révolution supprime les corporations, et laisse un chaos jusqu’en 1803, où la loi du 11 avril sur la pharmacie met les herboristes sous le contrôle des écoles de pharmacie. Le savoir des plantes n’était pas encadré, il n’y avait pas d’enseignement universitaire. Le certificat d’herboriste ne concerne pas les milieux modestes qui ne savent pas forcément écrire ni lire. Il existe donc des herboristes de seconde classe. Ce sont surtout des femmes, qui exercent chez elles, en rez-de-chaussée, et qui vendent de tout. Les plantes sont suspendues à des cordes (ex. : rue des Lombards).

C’est ainsi que naissent les corrélations sage-femme/herboriste, puis sorcière/avorteuse au 19e siècle.

En 1879, les pharmaciens s’attaquent aux herboristes pour supprimer le certificat ; ceux-ci créent pour résister les syndicats d’herboristes (en majorité des hommes, les femmes ne s’investissant guère), une revue, la Revue des herboristes (1934), et enfin l’Ecole nationale d’herboristerie.

Mais au 20e siècle, les syndicats s’opposent entre eux et s’affaiblissent. En 1941, c’est la suppression du certificat d’herboriste.

A partir de 1980, on assiste à un regain d’intérêt pour les herboristes : Marie-Antoinette Mulot publie « Les Secrets d’une herboriste », et on redécouvre la relation plantes/corps, et herboriste/corps.

 

Après-midi : formation, production, transformation

Table ronde à propos de la formation du métier d’herboriste

L’unification de la formation est en marche : les matières de chaque école sont énumérées : botanique, physiologie végétale, chimie organique, pharmacologie, anatomo-physiologie, aromathérapie, nutrition, alimentation, gestion commerciale et réglementation, culture et production, etc.

Les cinq piliers de la formation sont : reconnaître, récolter (cueillir), transformer, distribuer, conseiller.

Quatrième intervenant : Thierry Thévenin, paysan-herboriste, porte-parole du syndicat Simples, cofondateur de la Fédération des paysans-herboristes.

Il y a maintenant de plus en plus d’installations de paysans producteurs et récolteurs de plantes aromatiques et médicinales, et une formation continue est organisée par Simples.

Bien que la pollution soit globale au niveau mondial, même en montagne, Thierry Thévenin insiste sur la nécessité de récolter à l’écart des sources de pollution majeures. Les espèces protégées ne sont pas cueillies. On peut se renseigner auprès de l’Association française des professionnels des cueillettes de plantes sauvages.

Autre intervention : Jean Maison, distributeur, Le Comptoir d’herboristerie

La question essentielle est celle-ci : comment gérer un site ? La ressource est le point crucial, il faut transmettre au client le souci de la matière. La tisane est un terroir, toutes les régions ont des essences différentes.

La plante, source de prévention, renoue avec l’archaïsme et en même temps est dans la modernité.

Le travail de séchage, coupage, tamisage est une manutention importante et il faut adapter le travail à la destination finale. Le métier de cueilleur est très dur. Le niveau de pollution est en expansion.

Pour résister : ne pas conduire la croissance sur le dos de la plante ; travailler sur le langage et la qualité.

Les plantes au secours du vivant

Autre intervention : Olivia Tavares, Les plantes et les animaux.

Travail réalisé avec un groupe d’éleveurs de chèvres pâturant sur l’utilisation des huiles essentielles pour soigner leurs animaux des parasites qui attaquent leur système digestif : les strongles.

La chèvre choisit elle-même selon les huiles essentielles qu’on lui propose : thym à thymol, sarriette des montagnes, tanaisie, artemisia alba alba, etc.

Pour la digestion : poivre noir, coriandre, céleri ;

La respiration : épicéa, Eucalyptus radiata, pin maritime, sapin baumier ;

Le comportement : vétiver, valériane, ylang-ylang, fleur d’oranger ;

Et encore : HE de clou de girofle, thym, ail, Ravintsara, Tea-tree.

Il est nécessaire de pratiquer la rotation des prairies pour éradiquer les parasites (prairies temporaires). Les rapports avec les administrations ne sont pas faciles, il faut parler d’automédication du troupeau.

Dimanche 9 avril

« Version 2.0 » : les défis de l’herboristerie

Première intervention : Flavien Meunier, avocat, La législation actuelle et en devenir.

La législation actuelle relative aux plantes et aux métiers associés demeure imprécise, ce qui constitue une source d’insécurité juridique. Le combat porte sur les allégations thérapeutiques (exercice illégal de la médecine) ; mais depuis 2014 il existe une liste d’allégations santé (validées ou en cours).

Deuxième intervenant : Jocelyne Cambacedes, du Conservatoire botanique national des Pyrénées et de Midi-Pyrénées.

En vue de la préservation de la ressource végétale, le conservatoire travaille avec l’Association française des professionnels de la cueillette et Florès à l’inventaire des plantes sauvages présentes à tel endroit. Il existe un site de répertoire national : siflores.fcbn.fr , et une liste rouge des plantes menacées dans chaque région. Chacun peut signaler une présence ou une menace ou enrichir une connaissance.

La diversité génétique des plantes est importante et discrète, elle permet d’affronter les aléas climatiques. Il faut limiter la cueillette de façon à ce que la population s’accroisse.

Troisième intervenant : Christine Cieur, docteur en pharmacie : L’aromathérapie du 21e siècle

L’aromathérapie constitue un avenir thérapeutique. Il faut reconsidérer l’urgence écologique : la pollution est intérieure et  extérieure. Les médicaments ont des effets secondaires multiples, par exemple les statines provoquent des douleurs musculaires ; les anti-inflammatoires, des problèmes gastriques ; nous sommes sous le règne des « anti », mais le contre n’est pas toujours la meilleure solution ! Les huiles essentielles sont pour la vie (eubiotiques).

Les huiles essentielles ont plusieurs centaines de composants : leur action est bio-énergétique : les cellules sont capables de communiquer entre elles de façon électromagnétique ; pharmacologique : les doses faibles permettent à l’organisme de se reprendre en main, c’est l’effet synergique global (ce ne sont pas la qualité ou la quantité des principes actifs qui sont déterminants mais la synergie). Les huiles essentielles agissent par la diminution des sécrétions ou l’activation des sécrétions et par l’implication hormonale. Il y a des HE à activité oestrogénique : la sauge sclarée, l’angélique, le cyprès ; à activité informationnelle : endogène, les sécrétions sont stimulées ; exogène, par voie olfactive : sécrétion d’hormones, odeurs-plaisir, calme, effet clinique.

La spécificité individuelle est importante : chaque individu a un terrain propre, d’où un traitement spécifique intégré nécessaire pour restaurer l’équilibre de l’organisme ; soutenir les fonctions valides sans lutter « contre »  (par des mesures et des doses faibles).

Quatrième intervenant : Denis Bellenot, d’ITEPMAI, Les alcaloïdes dans les plantes à tisanes.

Les alcaloïdes sont des substances naturellement produites par plusieurs espèces de plantes, dont deux sortes en particulier sont toxiques et font l’objet de surveillance de la part des autorités sanitaires. Ce sont les alcaloïdes pyrrolizidiques et les alcaloïdes tropaniques.

En ce qui concerne les premiers, il y a surtout risque de consommation accidentelle par les chevaux avec les séneçons ; la toxicité vient de la transformation par le foie. En France, la présence d’alcaloïdes dans les thés et tisanes est de 16% (on trouve des séneçons dans les tisanes bio).

Trois familles de plantes concernées : les Astéracées, avec les séneçons, les ageratums ; les Borraginacées, avec l’héliotrope d’Europe, la consoude, la vipérine ; les Fabacées, avec la crotalaria.

Secundo, les alcaloïdes tropaniques que l’on trouve dans les familles suivantes : Brassicacées, Convolvulacées, Moracées, Solanacées, Erythroxylacées. La dose limite à ne pas dépasser est de 1µg/kg céréales. De fait les intoxications chez les animaux sont assez rares.

Après-midi : menaces et réflexions

Intervenant : Dr Paul Goetz, médecin phytothérapeute ; directeur du DU de phytothérapie de Paris XIII, rédacteur en chef de la revue Phytothérapie.

 La disparition du fichier des teintures-mères.

La teinture-mère est-elle la dernière arme du prescripteur ? On peut traiter le burn-out par la rhodiola ; la tachycardie par épuisement avec du jus d’argousier (Hippophae rhamnoïdes) ; la prostate avec de l’huile de pépins de courge.

Mais il faut éliminer les plantes toxiques, savoir lesquelles sont contre-indiquées avec certains médicaments. D’où le danger de l’automédication. Pour formuler un conseil thérapeutique, il faut avoir des notions de pathologie ; l’herboriste n’est pas un thérapeute.

Le complément alimentaire n’est pas un médicament. Une plante médicinale est une plante qui agit sur quelque chose de pathologique (liste Belfrit).

Il existe encore des teintures-mères, certaines sont sans intérêt (TM Eschscholzia californica), d’autres sont dangereuses (TM Hydrastis canadensis, toxique, TM Artemisia absinthium, TM Ignatia amara, TM Scutellaria, TM Gelsemium sempervirens).

Mais on peut citer : TM de topinambour, contre l’obésité (insuline) ; TM de Hierba santa, contre l’asthme (Eriodyction californica) ; TM de Magnolia est un anti-dépresseur, spasmolytique ; TM de Psydium goyava (goyave feuilles) contre les diarrhées infectieuses.

Le conseil thérapeutique est utile en partenariat avec le médecin.

Dernière intervenante : Bénédicte Bonzi, présidente de l’association InfO’GM, veille critique sur les OGM et les biotechnologies

Menaces sur le vivant, de nouveaux OGM bientôt au menu ? 

Qu’est-ce qu’un OGM ? Ce terme a été choisi par l’agro-industrie. On connaît surtout le maïs Mon810 ; mais il y a des OGM cachés : ce sont des plantes modifiées par muta-génèse, exclues du champ d’application de la directive européenne. Par exemple : 25% de tournesol, 2% de colza sont non déclarés et peuvent recevoir un herbicide.

Les nouveaux OGM : on rentre dans la cellule, on transforme le gène ; il n’y a pas de principe de précaution réclamé. Mais la transformation est irréversible sur un temps non contrôlé.

Les OGM servent à faire du profit, à contrôler les agriculteurs qui ne sont plus acteurs mais actants.

C’est un projet de société uniformisée au niveau mondial, qui affecte le comment vivre ensemble et comment s’alimenter.

Exemples : le lin, en 2009, le lin OGM est interdit en Europe, mais il est introduit par les céréales du Canada. Il n’y a pas de prise au sérieux des risques (intolérances alimentaires, allergies, etc.). Le soja, interdit en France est rentré par les ports ; il est résistant aux herbicides.

Sachons que toutes les semences hybrides ne sont pas faites pour se reproduire.

Conclusion

Michel Pierre : la création de la fédération est importante. Le syndicat Synaplantes défend les herboristeries de comptoir. Il ne faut pas avoir peur, mais avoir envie de faire un métier qui nous plaît. Les herboristes peuvent faire du conseil en santé, et la tisane individualisée est notre symbole.

Le nouveau métier sera de haut niveau, fondé sur la connaissance et la professionnalité !

 

 

 

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12 octobre 2014 7 12 /10 /octobre /2014 14:52
Fête des Simples 2014 à Fleury-la-Montagne (71),
27 et 28 septembre

 

Simples : Syndicat intermassif pour la promotion et l’économie des Simples

 

Fleury-la-Montagne est un petit village perché sur un coteau mâconnais ; on s’en souviendra de cette belle fête installée partout en chapiteaux entre les maisons, l’église, la place de la mairie, les champs et le cimetière. Le dimanche 28 septembre, il faisait beau et chaud, la foule était au rendez-vous, le terrain de camping  et les parkings étaient pleins. Producteurs, transformateurs, cueilleurs de plantes aromatiques et médicinales, associations d’herboristes et écoles,  magazines et libraires, cuisiniers et buvettes, tous se réjouissaient de ce rassemblement inouï et réussi.

 

La conférence de Thierry Thévenin

 

Ce dimanche matin, il y avait conférence de Thierry Thévenin, porte-parole des Simples (Syndicat des producteurs-cueilleurs de plantes médicinales, aromatiques, alimentaires, cosmétiques et tinctoriales, qui travaille selon un cahier des charges écologique extrêmement strict en matière de protection de l’environnement, de préservation des ressources floristiques, de qualité de la production et de respect du consommateur), producteur-cueilleur lui-même de plantes médicinales, herboriste et botaniste de terrain depuis plus de vingt-cinq ans.

 

 Le thème était l’histoire de l’herboristerie.
Plutôt que de résumer la conférence très riche de Thierry Thévenin, je vais citer quelques passages. Se soigner par les plantes, c’est non seulement un savoir ancestral humain mais aussi animal. Les scientifiques étudiant les chimpanzés ont remarqué qu’ils utilisaient 80 plantes pour leur bien-être.  Depuis les débuts de l’humanité, les hommes se soignent par eux-mêmes avec des pratiques ancestrales que l’on retrouve dans toutes les civilisations et qui subsistent encore dans les sociétés primitives. Mais dès l’Antiquité, l’urbanisation accélère la différenciation des tâches, ce sont des personnes différentes qui cueillent et qui soignent. Médecine et pouvoir vont ensemble, religion et pouvoir aussi. La tendance à contrôler la médecine s’instaure et continue encore de nos jours.

 

 Au Moyen Age, les universités délivrent des diplômes de médecin à Paris, Lyon et Montpellier, dont sont exclus les femmes et les juifs. La profession de médecin reconnue par le roi marginalise les « herbiers » et les apothicaires, qui se voient interdits de prescrire des plantes par ordonnance. De même sont rejetés les « bonnes femmes », les médecins juifs et les rebouteux. Une femme nommée Jacqueline Félicie est condamnée à mort par la médecine de Paris, déclarée ignare, inculte parce qu’elle ne parlait pas le latin. A Toulouse, 400 femmes sont brûlées en une journée.

Herboristes sous tutelle

 

Au XVIIIe siècle, toutes les corporations sont abolies en 1791, mais très vite la corporation des médecins et pharmaciens est rétablie. Sous Napoléon, sont créées les écoles de pharmacie, et les herboristes ont leur place dans les facultés ; ils resteront sous tutelle des pharmaciens pendant 150 ans.

 

Au XXe siècle, c’est l’invasion technologique, les conditions de vie dans les usines sont terribles et les produits industriels envahissent les pharmacies. La profession de pharmacien est majoritairement masculine, alors qu’il y a de 4 à 10 fois plus de femmes chez les herboristes. En 1941 est supprimé le diplôme d’herboriste. La médecine s’industrialise. Cependant dès la fin des années 1960 les plantes reviennent en force avec des voix qui les portent : Dr Henri Leclerc, Pierre Lieutaghi, Dr Nature (Valnet), Mességué, Yves Rocher, etc.

Conférence de l'après-midi

 

Après l’interruption du déjeuner, nous nous retrouvons sous le grand chapiteau pour la dernière conférence-table ronde avec de nombreuses personnalités :

 

Gérard Ducerf, botaniste de terrain, formateur en botanique, plantes médicinales et alimentaire. Diagnostics de sols. Ecrivain.

 

Philippe Plat, vétérinaire phytothérapeute (utiliser le bio-végétal pour guérir le bio-animal).

 

Aline Mercan : tout en exerçant la médecine générale, Aline Mercan est doctorante en anthropologie bioculturelle au CReCSS sous la direction d’Alice Desclaux. Son premier axe de recherche est l’anthropologie de l’action l’humanitaire. Son mémoire de master a ainsi été consacré aux activités d’ONG oeuvrant au Tibet. Elle a réalisé plusieurs évaluations d’actions de développement sanitaire utilisant des méthodes qualitatives (Mongolie et Tunisie). Son deuxième axe de recherche est centré sur les pharmacopées des CAM et des « médecines traditionnelles », à travers une approche combinant ethnobotanique, anthropologie du (phyto)médicament et anthropologie des sciences. 

 

Anne-Catherine Martin, médecin homéopathe, anthroposophe ;  il faut trouver la plante qui va aider la personne à guérir.

 

Maria Kinieren, guérisseuse indienne Mapuche ;
et Ruth Stegeds, animatrice du débat.

 

Le thème retenu était celui de la fête 2014 : Plantes et santé.

 

L’animatrice a d’abord suggéré au public de poser ses questions afin que les intervenants répondent globalement  et chacun suivant son domaine, une seule question pouvant avoir plusieurs réponses.

 

A la question de la disponibilité de la ressource, Thierry Thévenin a répondu que cette interrogation était évidemment primordiale. Nous sommes déjà 7 milliards d’êtres humains ; quelles quantités de plantes seront collectées par la suite ? Prenons l’exemple d’Arnica montana, c’est une plante précieuse, il faut donc l’utiliser avec parcimonie. Qu’en sera-t-il avec la libération de 400 plantes sur le marché ?

 

Médecines orientales à la mode

 

Aline Mercan parle des modes actuelles pour les médecines orientales : ayurvédique, chinoise, etc., qui mettent en danger les ressources. La flore himalayenne est pillée, vendue sur Internet sans contrôle des ressources ni protection. Par exemple, Harpagophytum est menacé.

 

Maria Kinieren confirme qu’au Chili il y a surexploitation des ressources en direction de l’Europe.

 

Thierry Thévenin explique que les Simples étudient avec les cueilleurs un projet nommé « Flores » de protection de la ressource.

 

Qualité des plantes dans un environnement pollué : pour M. Ducerf, heureusement il existe des endroits où la nature peut absorber la pollution (nature-tampon). La plante peut acquérir en zone polluée d’autres propriétés.

 

Mot d'ordre : résistance

 

De nombreuses questions sont encore posées pour lesquelles je n’ai pas pris de notes. Mais le sens est donné : nous devons résister le plus possible, nous unir contre la marchandisation du monde, respecter la nature et protéger la planète pour nos enfants et petits-enfants.

 

Dernière question importante : où se tiendra la prochaine fête des Simples ? Pour l’instant, pas de proposition. Des applaudissements ponctuent la fin du rassemblement et la réussite de l’organisation.

 

Bibliographie : T. Thévenin, Plaidoyer pour l’herboristerie (Comprendre et défendre les plantes médicinales), Actes Sud, Domaine du possible, 2013 ; Les Plantes sauvages. Connaître, cueillir et utiliser, éd. Lucien Souvy, 2008.

 

Gérard Ducerf : Promonature : http://www.promonature.com
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Cadeau De La Terre

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